L'adepte du "nouveau monde" fait comme tout le monde en se rendant au sanctuaire de la république moderne, sur la tombe de celui que l'on doit adorer si l'on veut se faire une place sur l'échiquier politique français, du Rassemblement National à la France Insoumise.
Comme tous les autres, il se donne l'illusion d'être un homme d'Etat en s'inclinant sur ce tombeau. Avec De Gaulle, Emmanuel Macron s'offre une cure de jouvence aux sources de la Ve république. Il prendra quelques points dans les sondages.
Le Président en marche y est d'ailleurs allé de son petit couplet sur la grandeur de l'Etat. Cet Etat qui, la la veille de la visite présidentielle, s'est vu condamné pour la première fois par sa plus haute juridiction administrative pour sa responsabilité dans les "conditions indignes" dans lesquelles ont été accueillis les harkis après l'abandon de l'Algérie.
On se demande qui organise l'agenda de Macron car, là encore, il fallait le faire !
Qui d'autre que De Gaulle est responsable des "conditions indignes" d'accueil de ces harkis parqués dans des camps de concentrations ? Et l'on n'évoque dans cet arrêt que ceux qui ont pu rentrer en métropole grâce à des soldats de l'honneur ayant désobéi aux ordres du chef de l'Etat tant adulé. Les autres, à cause de ces mêmes ordres, ont été torturés, violés, massacrés, comme des milliers de pieds-noirs, quelquefois à quelques pas de militaires ou de policiers français, armes à la bretelle, qui obéissaient aux consignes criminelles données par De Gaulle et ses complices.
C'est le prince machiavélique de la raison d'Etat que Macron est allé honorer, celui de qui Jacques Perret pouvait écrire en 1963 : "général de brigade à titre provisoire, de division à titre définitif !"
Tant que l'on n'en finira pas avec ce mythe fondateur de la décadence française, rien ne changera au royaume de France. On ne construit rien sur le mensonge et l'imposture.